COMMUNIQUE DE L’ASSOCIATION VARIANCE
Le 10 décembre 2019
Le Conseil National des Universités est l’instance nationale qui gère les carrières des enseignant·es-chercheur·es. Pour chacune des sections disciplinaires, ce comité est composé pour deux tiers de membres élu·es et pour un tiers de membres nommé·es par le ministère. Ces nominations ont pour but explicite de rééquilibrer le cas échéant la représentation des champs de spécialité, des origines géographiques et des femmes et des hommes tels qu’ils ressortent de l’assemblée des membres élus.
La liste des membres nommé.es pour la section 06 « Sciences de gestion et du Management » a été publiée le lundi 25 novembre, quelques jours avant les élections du Bureau de la section qui se sont tenues le 3 décembre.
Une première lecture de cette liste permet d’identifier aisément les liens, souvent étroits, entre les membres nommés et certain.es membres élu.es, notamment issu.es de l’une des listes.
De fait, l’expression des votes pour l’élection de la Présidence de la Section est venue confirmer cette première lecture, si besoin en était. Pour les trois candidats à la Présidence, les suffrages se répartissent ainsi : 30 voix (dont 6 élu.es sur la liste de la candidate)/ 10 voix (dont 9 élu.es sur la liste du candidat)/ 4 voix (dont 3 élu.es sur la liste du candidat), et 2 votes blancs ou nuls, permettant ainsi une élection dès le premier tour.
Une rapide analyse conduit à dire qu’au moins treize des seize nommés ont voté en bloc pour la candidate élue. Plus encore, les assurances reçues d’autres listes laissent à penser que la réalité serait plus proche de quinze, voire seize. On ne peut alors que s’étonner que le « hasard » des nominations conduise à ce que la (quasi)-totalité des membres nommés s’exprime en faveur de la même candidate à la Présidence de la Section…
Ce résultat est d’autant plus discutable 1/. qu’il se répète de mandature en mandature, et ce depuis plus de vingt ans et 2/. qu’il ne permet pas de respecter le processus démocratique puisque la liste qui arrive en tête des urnes est systématiquement exclue de la Présidence, notamment par le jeu des nommé.es.
Ces processus de nomination, bien que très opaques, révèlent clairement que le Ministère déroge aux principes de neutralité scientifique du gouvernement et qu’il ne remplit pas son rôle de garantir les grands équilibres au sein de chaque champ scientifique. Cela est particulièrement grave et nécessite en urgence une modification profonde des pratiques. Nous demandons que les règles de nomination soient clairement établies et qu’elles garantissent le respect des scores obtenus par chacune des listes d’élu.es.